- 78 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse 
  Erste Seite (i) Vorherige Seite (77)Nächste Seite (79) Letzte Seite (106)      Suchen  Nur aktuelle Seite durchsuchen Gesamtes Dokument durchsuchen     Aktuelle Seite drucken Hilfe 

Outre ces éléments, il faut ajouter que l’histoire s’inscrit dans un contexte socioculturel donné, qui ajoute à la vraisemblance, voire à l’effet de réel. Cette focalisation narrative détermine une typologie du genre policier. Ainsi, on a le roman à énigme où tout converge vers le coupable, le crime parfait qui focalise l’attention sur le crime, la chambre close où le crime et le mode opératoire [du crime] sont mis de l’avant, le roman noir qui situe la société en premier plan, le roman procédurier qui s’élabore sur les procédures professionnelles liées à l’enquête, etc.

Suite à l’analyse de ces deux romans, en procédant à la désignation du héros à partir des procédés différentiels de Hamon (1977), nous avons constaté que, chez Soulières, non seulement la représentation du héros est loin d’être conventionnelle et stéréotypée mais que le genre est parfois singularisé.

Enquête sur le héros dans Le visiteur du soir

Compléments d’enquête

L’analyse du Visiteur du soir montre que ce roman appartient à la forme classique du policier, puisqu’il est construit autour des six éléments de base, avec en filigrane la société québécoise des années 1970. Il relève du roman procédurier, puisque la focalisation narrative est principalement fixée sur l’enquête. L’inspecteur Jacob doit restituer une toile de Jean Paul Lemieux, Le visiteur du soir, dérobée au Musée des beaux-arts de Montréal, et pour cela il cherche à identifier le coupable. Quand il met la main sur les deux adolescents qui l’ont « empruntée », la toile n’est déjà plus en leur possession (chapitre 10). En outre, plus avant dans le roman, de coupables, les deux adolescents deviennent enquêteurs à partir du moment où, délestés de ladite toile, ils offrent leurs services à l’inspecteur Jacob pour la retrouver. Ils deviennent dès lors des adjuvants à la propre quête de l’inspecteur Jacob, le consacrant ainsi comme héros. En effet, très souvent en littérature populaire – nous pourrions tout aussi bien dire en littérature pour la jeunesse –, le héros a un double, un compagnon qui partage avec lui quelques-unes de ses qualifications. Ce procédé correspond généralement au besoin qu’a le lecteur de se reconnaître dans un personnage autre que le héros plus inaccessible. Ici, ce double du héros incarné par l’inspecteur Jacob serait le tandem formé de Charles et de Vincent. Le héros tout désigné semble bien être l’inspecteur Jacob.

Toutefois, dans Le visiteur du soir, le récit tel qu’il est construit propose plutôt les deux adolescents comme héros. En effet, d’entrée de jeu, l’incipit du roman nous présente deux personnages, Charles et Vincent, faisant figures de héros au sens narratif du terme. Ils « empruntent » la toile de Jean Paul Lemieux, Le visiteur du soir, exposée au Musée des beaux-arts de Montréal dans le but de gagner le Prix Arsène Lupin, prix du Carnaval organisé par leur école, et réservé à la prise la plus osée, la plus insolite qui soit. Tel l’arroseur arrosé, ils seront délestés de cette même toile par de véritables malfaiteurs, cette fois. Leur quête, qui est de participer au concours du Carnaval de leur école, se confond donc avec le  mobile du crime. Par la suite, tel que mentionné plus haut, les deux adolescents proposent leur aide à l’inspecteur Jacob. À la fin du roman, si la toile est remise au musée, c’est la quête des deux adolescents qui triomphera puisqu’ils auront la permission des autorités


Erste Seite (i) Vorherige Seite (77)Nächste Seite (79) Letzte Seite (106)      Suchen  Nur aktuelle Seite durchsuchen Gesamtes Dokument durchsuchen     Aktuelle Seite drucken Hilfe 
- 78 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse