2001 du Salon du livre
de Trois-Rivières. Qu’en est-il de la représentation du héros dans le cas de
ce personnage enfant? L’auteur se tourne-t-il davantage vers un héros ou un
anti-héros?
Si nous nous fions à la définition du héros de Pierre Frantz, qui le caractérise comme « un type de personnage surdimensionné […] proposé à l’admiration, à la pitié et à la crainte du lecteur ou du spectateur (Collectif, 2001, p. 207) », nous situons d’emblée ce personnage enfantin du côté de l’anti-héros. Afin d’approfondir et de nuancer cette affirmation, nous tracerons le portrait de David à partir de la grille d’analyse de Philippe Hamon (1977). Cette approche sémiologique propose trois champs essentiels d’analyse : l’être (nom, dénominations et portrait), le faire (rôle et fonctions) et l’importance hiérarchique du personnage (statut et valeur). Nous serons donc à même de constater à quel point la représentation du personnage oscille entre le héros et l’anti-héros et que les émotions sont au cœur de ces récits. L’être du personnageD’abord, parce qu’il est une représentation de la personne humaine et qu’il est doté des attributs de celle-ci, Hamon définit l’être de son personnage par cinq éléments essentiels : le nom, le corps, l’habit, la psychologie et la biographie. Le nom du personnage de Gravel s’avère significatif, car il « est en parfaite harmonie […] avec la somme de ses actions et de ses qualifications (Hamon, 1983, p. 110) ». David, un narrateur autodiégétique, prend en charge son propre récit pour décrire sa réalité enfantine, réalité qui est indissociable du thème de la peur. Pour tous les titres de la série1
De surcroît, la description physique, révélée davantage par les illustrations de Pratt que par le texte lui-même, suggère une référence interpicturelle avec le corps de Tintin, le célèbre personnage d’Hergé. Son pantalon marron et son chandail bleu3
|