- 18 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse 
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Ne touchez pas à ma Babouche ; Babouche est jalouse ; Ma Babouche pour toujours ; et Sauvez ma Babouche. La seconde comprend des titres aussi évocateurs que ceux de : Petit Chausson, grande Babouche ; Pas de Chausson dans mon salon ; Pas de prison pour Chausson ; Mon cher Chausson.

Dans la première séquence, l’auteur met en scène « Babouche », une vieille chienne que notre jeune héros de neuf ans a prise comme confidente depuis la mort de son père survenue à la suite d’un accident d’auto sur une route enneigée. Carl vit seul avec sa mère Nicole. Introverti, sans bonnes notes à l’école, nul en sport, il dégage une odeur de mouffette ; il est la risée de la classe et le souffre-douleur de Garry, qui tient à se faire remarquer en jouant le bouffon ou le dur pour oublier que son père est en prison. Le comportement de Garry changera lorsque son père reviendra à la maison. Il deviendra alors le meilleur ami de Carl, mais en attendant, Carl aura à subir, à l’école, humiliations sur humiliations, amour et déception et, à la maison, un grand deuil : la mort de sa chienne. Pour s’aider à assumer son départ, il décide d’écrire une biographie de Babouche au lieu de la faire empailler. Mais ce n’est encore qu’un projet.

Dans la seconde séquence, qui se déroule durant l’année qui suit la mort de la chienne, l’auteur fait entrer dans la vie de Carl un nouvel animal. Il s’agit de Chausson, le chien de Garry. Ce dernier lui offre d’en partager la garde, afin de l’aider à faire son deuil. Malgré la bonne intention, la garde partagée ne s’avère pas aussi efficace que prévu. Le jeune chiot, par sa maladresse (il se prend dans une cage à homard), sa fragilité (il est malade en auto), son air innocent (il semble ne comprendre aucune consigne), ne fait que rappeler à Carl combien sa Babouche, elle, était extraordinaire. De plus, à cause de la garde partagée, il voit sa maison envahie régulièrement par Garry qui vient porter et chercher le chien et par René, père de Garry, qui semble s’intéresser davantage à sa mère. Il ne peut plus écrire sa biographie en paix. De plus, sa mère critique le ton trop enthousiaste qu’il adopte pour décrire sa chienne. Finalement, après une énorme crise de soupçon et d’angoisse qui se dénoue à la suite d’une vraie conversation avec sa mère, Carl finit par accepter à la fois le chien et le père de Gary comme substituts : le premier de sa vieille chienne décédée, le second de son propre père.

Après ce bref aperçu des événements qui tissent la trame de la vie de Carl sur une période d’un an, voyons dans quelle mesure les repères du héros, qu’il s’agisse des lieux qu’il habite ou des figures parternelles qu’il adopte (ou qu’il refuse), reflètent son ambivalence ou participent de son évolution.

Les repères

Tout d’abord, pour clarifier ce que nous entendrons par le mot « repère », nous nous référerons au Petit Robert, à l’entrée Point de repère : « Objet ou endroit précis, reconnu et choisi pour se retrouver ». Cependant, nous ne limiterons pas notre définition aux objets inanimés. En effet, outre les lieux, nous y associerons un être animé, le père. Comme l’exploitation de l’image du père s’avère passablement nouvelle dans la littérature de jeunesse de la fin du XXe siècle (Le Brun, 1992 ; Noël-Gaudreault, 1994), il nous a semblé intéressant de voir comment l’auteur a choisi de faire entrer le jeune héros en relation avec cette figure parentale. Pour


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