- 56 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse 
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vouloir, du savoir et du pouvoir ; 3) mentor et roman de formation. En effet, afin de montrer leur passage d’anti-héros à héros, nous comparerons, dans un premier temps, leur « fiche signalétique » de départ. Puis, nous utiliserons les modalités greimassiennes du vouloir, du savoir et du pouvoir pour tenter de rendre compte de la transformation des deux personnages étudiés. Ensuite encore, nous décrirons leurs relations avec leurs mentors respectifs dans ces romans de formation, romans conjugués, pour l’un, avec un roman policier noir et, pour l’autre, avec un roman sentimental. Enfin, nous aborderons brièvement la fonction didactique de ces deux romans.

Cadre théorique

Étiquette sémantique : c’est la fiche signalétique, le résultat du repérage et du classement des traits distinctifs de chaque personnage (y compris le héros) par rapport à d’autres, dans le roman ou dans un autre roman (Hamon (1977, p. 133). Les qualifications de cet « être de papier » peuvent être classées selon certains axes pertinents : sexe, origine géographique, beauté, richesse, force physique, âge, idéologie, etc. Mais de quelles actions le personnage sujet est-il le support?

Le schéma narratif de Greimas (1979) comprend quatre parties : 1) la manipulation, qui désigne la proposition de contrat par le destinateur, puis l’acceptation de la proposition par le personnage principal sujet, c’est-à-dire l’acquisition du vouloir (p. 220) ; 2) la compétence, qui comporte deux volets, l’acquisition du savoir et du pouvoir, qui vont permettre la réussite de la performance (p. 271) ; 3)la performance proprement dite, qui correspond à la tâche d’exécution du contrat (p. 246) ; enfin, 4) la sanction, qui consiste en la reconnaissance du sujet, et entraîne sa rétribution symbolique ou non.

Le mentor : comme on le sait, « Mentor » est le nom d’un sage vieillard, personnage de L’Odyssée d’Homère, à qui Ulysse confie son fils Télémaque pour qu’il le soutienne, le guide et l’instruise. Par extension, le terme de mentor désigne le rôle joué par un individu expérimenté à l’égard d’un autre qu’il motivera et formera à relever des défis (Torrance, 1984). Une étude de Van Rossum-Guyon sur Balzac (2002) met en relief le personnage de Vautrin, comme anti-mentor : révolté, anarchiste, Vautrin est contre les valeurs sociales et ne peut qu’empêcher Rastignac de s’intégrer dans la société. À l’opposé, par une relation quasi pédagogique avec son protégé, comme modèle et transmetteur de valeurs, le mentor prend tout naturellement place dans le roman de formation . Dans ce genre de récit, le héros doit trouver sa voie, évoluer psychologiquement et moralement, s’intégrer dans son milieu pour le comprendre mieux et ne pas être dominé ou écrasé par lui. La notion de choix y est d’une importance centrale (Jost, 1974, p. 149) et il importe que le mentor montre les bons choix.

Deux « héros » adolescents

Daniel Boissonneau, le héros de Retrouver Jade et Gaël Saint-Amant, celui du roman Le secret de l’hippocampe, ont en commun d’être québécois « de souche », d’avoir 15 ou 16 ans, d’être beaux et bien faits de leur personne, intelligents et


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