- 66 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse 
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Ces deux citations qui mettent en scène un grand-père (Le nul) et sa petite-fille (La chipie) nous plongent au cœur de notre propos : le héros, celui qui, généralement, sauve la vie de personnages en danger, qui relève des défis surhumains, qui agit de façon extraordinaire. Par ailleurs, celui que nous cherchons à cerner, c’est le personnage héros présent dans le récit de voyage contemporain. À cette fin, nous examinerons, dans un premier temps, la place occupée par ce personnage héroïque, au fil des siècles, pour nous attarder, en fin de piste, à deux cas de figure contemporains présents dans deux récits de voyage fictionnalisés. Il s’agit de Catherine, personnage héroïque dans Lettre de Chine de Guy Dessureault, publié aux Éditions Pierre Tisseyre, en 1997, dans la collection « Conquêtes drame » et de Clara Vic, personnage héroïque dans Bibitsa ou l’étrange voyage du chien de Clara Vic de Christiane Duchesne, paru en 1991, aux éditions Québec Amérique jeunesse, dans la collection « Gulliver ». À leur façon, ces deux exemples illustrent la distance subie par le personnage héros dans le récit de voyage québécois destiné aux jeunes depuis Les aventures de Perrine et de Charlot, roman historique qui relate l’expédition de deux jeunes orphelins partis de France pour la Nouvelle-France.

Dans un second temps, nous nous interrogerons sur ce qu’il faut comprendre par récit de voyage destiné aux jeunes. À cette fin, nous dégagerons quelques caractéristiques de ce genre littéraire. Ainsi, pour mieux comprendre les deux personnages retenus, nous examinerons plus attentivement le genre précité pour mieux cerner les spécificités des deux héroïnes sélectionnées.

1. Évolution historique du personnage héroïque

De Chalonge (2002) note que « [l]e héros est le personnage dont la reconnaissance procède à la fois d’une définition fonctionnelle – il est le personnage principal, souvent éponyme de l’œuvre – et d’une caractérisation axiologique – il est celui qui porte (comme l’éponyme hérault), défend ou remet en cause les valeurs dominantes de la société » (p. 273).

Historiquement, c’est vers 2650 avant J.-C. qu’apparaît Gilgamesh, roi qui a régné sur la puissante cité d’Uruk, en Mésopotamie. Ce premier héros de l’humanité a la force, le courage, la beauté, mais il lui manque l’immortalité. En lui, écrit-on, deux tiers sont divins et un tiers humain. Chez les Grecs, on donne au chef militaire valeureux le nom de hêrôs, puis le mot a été attribué pour désigner les chefs militaires de la Guerre de Troie. Dans le récit homérique, l’Iliade, Achille bien que le meilleur des guerriers sera détrôné par Ulysse, fort, beau et courageux, son « successeur ». Pour triompher, le guerrier utilise davantage son intelligence que ses armes.

Pour cette période,

le héros antique est un chef de guerre, remarquablement fort et courageux ; c’est un rassembleur, un mobilisateur de troupes (à l’appel du héros, tout le monde se lève et le suit avec enthousiasme) : ce personnage hors du commun abandonne tout (femme et enfants, lorsqu’il en a) pour accomplir son destin exceptionnel. Même entouré de ses compagnons, le héros reste un solitaire, justement parce qu’il est un être différent (Virgule, p. 22).


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