D’Ali Baba à Marie-Baba :
la quête des sujets féminins
Lucie Guillemette
Université du Québec à Trois-Rivières
Québec, Canada
Lucie.Guillemette@uqtr.ca
L’imaginaire des contes populaires occupe une place de choix dans la littérature
contemporaine pour la jeunesse. Comme le souligne Françoise Lepage, le patrimoine
culturel universel connaît un essor au Québec à partir des années 1980, alors qu’il
séduit des auteurs et des illustrateurs soucieux de transposer dans leurs albums moult
éléments des contes traditionnels. « Ce domaine de l’imaginaire est un des plus
prolifiques, puisque les lecteurs auxquels s’adressent généralement les albums sont à
l’âge de ‘Raconte-moi une histoire’. » (Lepage, 2000, p. 495)
L’album Marie-Baba et les 40 rameurs paraît en 1998, chez Dominique et Compagnie.
Il est l’œuvre de Carole Tremblay, qui signe les textes, et de Dominique Jolin, qui
conçoit les illustrations. Les éléments signifiants de ce bref récit de vingt-neuf pages
peuvent être regroupés sous deux grandes rubriques, la première explorant le dialogue
intertextuel que l’œuvre entame avec le conte Ali Baba et les quarante voleurs (1960),
tiré des Mille et une nuits, la seconde traitant des traces postmodernes qui se greffent à
l’album, si l’on songe aux discours féministes et au relativisme moral que déploie le
récit.