Réécriture et musique dans les
Contes de Grimm et les Mille et une Nuits
Flore Gervais
Faculté des sciences de l’éducation
Université de Montréal
Montréal (Québec)
flore.gervais@umontreal.ca
Christophe Hinz
Département de Musique/Musicologie
Université d’Osnabrück, Allemagne
chinz@uos.de
Résumé
Une analyse comparative de la place et du rôle de la musique dans les Contes
des Mille et une Nuits et dans les Contes de Grimm nous a permis d’observer
que les éléments musicaux, entre leur version originale et les recueils destinés
à un jeune public, sont non seulement simplifiés, mais aussi folklorisés et
occidentalisés. Finalement, de façon générale, l’étude de la musique dans
les contes nous renseigne sur les modes de vie et les valeurs des groupes
historico-culturels dont ces contes sont issus.
Des générations entières du monde occidental ont apprécié tout autant les récits du
Petit Chaperon rouge et de Schéhérazade (Fucili, 2000). Les contes recueillis et publiés
par les frères Grimm au début du 19e siècle sont des contes allemands de tradition
orale ; de leur côté, les Mille et une Nuits ont une origine clairement asiatique et
beaucoup plus ancienne : les premières recensions dateraient du 10e siècle (MN,
vol. 1, p. 7). Comme ces deux types d’ouvrages possèdent un fort contenu
symbolique (Schnitzer, 1985) et se caractérisent, de surcroît, par un important
clivage temporel et spatial, il nous a semblé intéressant d’amorcer une étude
comparative de leur réécriture, notamment de celle dont la musique fait l’objet.
En effet, à travers nos lectures, nous avons constaté que dans les contes, la
musique, en tant qu’objet de réécriture, restait un domaine encore très peu
exploré.